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tament du duc de Carami, elle conseilla à Léon de s’adresser à lui. Et Nicolas, qui avait encore moins de préjugés que Cara, accepta l’affaire avec enthousiasme : ce serait une occasion pour lui dans cette seconde plaidoirie de revenir sur ce qu’il avait dit d’excessif dans la première : « En réalité, messieurs, cette femme, que notre adversaire accse, n’est pas ce qu’on vous dit, etc., etc. »

Nicolas plaida en attaquant tout le monde, surtout le baron Valentin, « ce gentil’homme qui cherche partout des pigeons » ; mais il perdit son affaire ; sur les conclusions conformes du ministère public, M. Haupois-Daguillon fut nommé conseil judiciaire de son fils.

XIV

Il semblait raisonnable et logique de croire que le premier effet de la nomination du conseil judiciaire serait, ainsi que l’avait dit Favas, d’amener une rupture immédiate entre Léon et Cara : une femme comme Cara ne garde pas un amant qui n’a que de l’amour ; ce mot de l’avocat avait été répété par M. Haupois-Daguillon et il était devenu celui de la famille entière. Le baron Valentin lui-même, que M. et madame Haupois-Daguillon écoutaient comme un oracle lorsqu’il parlait des usages et des mœurs du monde et du demi-monde, déclarait qu’il était impossible que la liaison de son beau-frère avec « cette fille » se prolongeât longtemps :