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donc procéder avec prudence et avec douceur ; interroger Léon, obtenir de lui une confession par l’amitié plutôt que par la sévérité, et n’agir ensuite énergiquement que si l’énergie était commandée par les circonstances.

Mais ce fut en vain qu’ils attendirent leur fils ! pendant trois jours, il ne rentra pas, et M. Joseph, dont les fonctions étaient maintenant une sinécure, déclara qu’avant de sortir « monsieur ne lui avait rien dit. »

Que faire ? ils ne pouvaient pas cependant lui écrire chez cette femme : ils n’avaient qu’à attendre son retour.

Mais en attendant ainsi ils reçurent une nouvelle qui modifia leurs sentiments : un banquier avec qui la maison était en relations écrivit à Haupois-Daguillon qu’on lui avait demandé d’escompter trois billets de 10, 000 fr. chacun, signés « Haupois-Daguillon », et qu’avant de les accepter ou de les refuser définitivement il se croyait obligé de l’en prévenir.

M. Haupois-Daguillon courut chez ce banquier, qui lui apprit que ces billets étaient souscrits à l’ordre de M. sont Brazier, négociant, rue de la Paix ; et aussitôt, M. Haupois-Daguillon se rendit chez celui-ci.

Le patriarche anglais le reçut avec les démonstrations du plus profond respect, et il ne fit aucune difficulté de lui apprendre que M. son fils, « un charmant jeune homme », était son débiteur pour une somme de cent cinquante mille francs, se composant pour une part d’argent prêté et pour une autre part du prix de vente d’une écurie de course, « trois chevaux excellents qui feraient honneur à leur propriétaire, Aventure, Diavolo et Robber. »

Le premier mouvement de M. Haupois-Daguillon fut