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— Eh bien ! je le verrai aujourd’hui ; si vous voulez revenir demain, vous saurez sa réponse : mais, à l’avance, je crois pouvoir vous assurer qu’elle sera ce que vous désirez. Si Tom n’a pas les fonds, il les trouvera ; il a une riche clientèle, et il fait valoir l’argent de plus d’une de nos femmes à la mode, qui chez lui trouvent de gros bénéfices qu’elles n’auraient pas ailleurs ; seulement il vous fera payer plus cher que moi.

Cette réponse fut en effet telle que Rouspineau l’avait prévue, et le lendemain Léon se présenta chez M. Brazier ; mais on ne pénétrait pas chez ce personnage important comme chez Rouspineau, qui recevait ses clients dans un petit bureau où il tenait sous clef, dans des coffres sur lesquels on s’asseyait, des échantillons d’avoine et de son. Chez Brazier, on trouvait un élégant magasin meublé à l’anglaise, dans lequel de jolies jeunes filles aux yeux noirs s’empressaient autour de vous, s’informant poliment de ce que vous désiriez. Ce que Léon désirait, c’était voir M. Brazier ; et, comme celui-ci était occupé, il dut l’attendre pendant près d’une heure, assez mal à l’aise au milieu de ce magasin.

Enfin, il vit paraître une sorte de patriarche à cheveux blancs, d’une tenue correcte, de prestance imposante, M. sont Brazier lui-même, qui le pria de passer dans son bureau particulier.

En quelques mots Léon lui exposa l’objet de sa visité.

— L’affaire est faisable, répondit gravement Brazier : elle se résout dans une question de garantie ; autrement dit, en échange des 80,000 francs qui vous sont nécessaires, qu’offrez-vous ?

— Ma signature.