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cette heure complètement inutiles ; c’était avant de prendre Cara pour maîtresse qu’il fallait les faire, et non maintenant.

Maintenant il était engagé, et il fallait qu’il allât jusqu’au bout, c’est-à-dire qu’il devait, à n’importe quel prix, se procurer ces 67,694 francs.

Heureusement Rouspineau était là ; mais quand le marchand de fourrage de la rue de Suresnes entendit parler de 80,000 francs, — Léon avait arrondi la somme, — il poussa les hauts cris.

— Il n’avait pas quatre-vingt mille francs ; s’il les avait, il abandonnerait le commerce qui allait si mal et il irait vivre de ses rentes dans son pays natal, à Beaugency, un joli pays comme chacun sait, où le vin n’est pas tant cher ; il s’était saigné aux quatre membres pour trouver les soixante mille francs qu’il avait déjà prêtés et qui étaient toute sa fortune, il ne pouvait pas faire davantage ; ce n’était pas à lui qu’il fallait s’adresser, c’était à un capitaliste.

En écoutant ce discours, Léon ne s’était pas beaucoup inquiété, se disant que Rouspineau voulait tout simplement lui faire payer cher ces quatre-vingt mille francs ; mais bientôt il avait compris qu’il ne trouverait pas là la somme qu’il lui fallait.

— Je ne vois guère que Tom Brazier qui pourrait faire l’affaire ; vous connaissez bien Tom, qui tient rue de la Paix un magasin de parfumerie anglaise, de papeterie, de coutellerie, auquel il a joint un cabinet d’affaires, un bureau de location et une agence de paris sur les courses.

— J’en ai entendu parler, mais je n’ai point été en relations avec lui.