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— Je te demande ce que tu penses de la maison Haupois-Daguillon.

— Excellente ; fortune considérable et solidement établie, à l’abri de tous revers, et j’ajoute, si cela peut t’intéresser, honorabilité parfaite.

— Ce ne sont pas des phrases de palais que je te demande ; que vaut-elle ? Voilà tout.

— Huit, dix millions.

— Au plus ou au moins ?

— Au moins ; mais tu comprends qu’il est difficile de préciser.

— Ton à peu près suffit. Deux enfants, n’est-ce pas ?

— Un fils et une fille ; celle-ci a épousé le baron Valentin.

— Un imbécile orgueilleux et avaricieux, mais cela importe peu. Quelle sont les relations du père et du fils ? Le père est-il un homme dur, un vrai commerçant ?

— Je n’en sais rien ; mais on dit que c’est la mère qui est la tête de la maison.

— Mauvaise affaire !

— Pourquoi ?

— Parce que les femmes de commerce n’ont pas le cœur sensible généralement. Sais-tu si le fils est associé ou intéressé dans la maison, et s’il a la signature ?

— Je suis obligé de te répondre que je n’en sais rien, je n’ai pas de relation dans la maison.

Elle se renversa dans son fauteurl ; et jetant sa jambe gauche par-dessus sa jambe droite en haussant les épaules :

— Comme on se fait sur les gens des idées que la réalité démolit, dit-elle. Ainsi te voilà, toi : tu es assu-