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III

Le roulement de la voiture parut augmenter le malaise de Cara. Ce fut d’une voix faible et dolente, par mots entrecoupés, que pendant le trajet elle répondit aux questions que de temps en temps, avec sollicitude, Léon lui adressait :

— J’ai hâte d’être arrivée.

— Voulez-vous que nous allions chez votre médecin, ou que je le prévienne de se rendre chez vous ?

— Horton n’est pas chez lui le soir et il ne se dérange jamais la nuit pour personne. D’ailleurs, c’est inutile, le calme et le repos suffiront.

Ils approchaient du boulevard Malesherbes.

— L’ennui, dit Cara, c’est que je suis seule chez moi ; je suis installée à la campagne, à Saint-Germain, et mes domestiques sont à Saint-Germain.

— Je vais vous accompagner jusque chez vous.

— Oh ! non, s’écria-t-elle, je ne pousserai jamais l’indistrétion jusque-là ; c’est déjà trop.

— Il n’y a pas d’indistrétion ; je vous assure que je soigne très-bien les malades, c’est ma vocation.

— Je n’en doute pas, car vous avez l’air bon et attentif comme une femme, mais c’est impossible.

— Si cela est impossible pour vous, je n’ai qu’à obéir.

— Pour moi ! Mais ce n’est pas pour moi. Qu’allez-