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Mais il était arrivé à la porte ; il l’ouvrit.

— Au revoir, mon père, à bientôt, tu diras à ma mère que malgré tout je l’embrasse tendrement.

Et, sans écouter la voix de son père, il sortit en refermant vivement la porte.

De ce que son père lui avait dit, il résultait pour lui la probabilité que Madeleine était retournée à Rouen. Pourquoi eût-elle dit à son cocher de la conduire à la gare Saint-Lazare si elle n’avait pas voulu aller à Rouen ? D’ailleurs n’était-il pas raisonnable d’admettre que quittant Paris elle avait voulu se réfugier chez des amis de son père ? On avait fait à Rouen des recherches qui n’avaient pas abouti. Cela ne prouvait pas que Madeleine ne fût pas à Rouen. On avait mal cherché, voilà tout. Il chercherait mieux.

Et sans prendre de repos, il partit pour Rouen par le train express de huit heures du matin.

Il resta pendant plusieurs jours à Rouen, fréquentant tous les endroits où il pouvait la rencontrer, et où naturellement il ne la rencontra pas.

De guerre lasse, il se dit qu’elle s’était peut-être réfugié à Saint-Aubin auprès de son père, et il partit pour Saint-Aubin.

Mais personne ne l’avait vue ; elle n’avait pas paru au cimetière, et cela était bien certain ; ce n’est pas dans la mauvaise saison qu’une jeune femme élégante paraîtra dans un petit village sans qu’on la remarque ; à plus forte raison quand, comme Madeleine, elle y est connue de tout le monde.

Il revint à Rouen ; puis après quelques jours de recherches il rentra à Paris, désolé, et aussi plein d’inquiétude.