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assis sur son lit, coiffé d’un foulard de soie cerise noué à l’espagnole autour de sa tête, très-noblement.

— Toi ! s’écria M. Haupois.

— Quelles nouvelles de Madeleine ?

M. Haupois fut suffoqué par cette demande.

— C’est ainsi que tu me dis bonjour et que tu t’inquiètes de la santé de ta mère ?

— Pardonne-moi, mais ce que Jacques vient de m’apprendre m’a bouleversé : Madeleine partie sans qu’on sache où elle est, ce qu’elle est devenue !

— Madeleine est une ingrate.

— Vous vouliez la marier.

— Qui t’a dit ?

— Elle m’a écrit.

— Ah ! vous étiez en correspondance !

— Cette lettre a été la première que j’aie reçue d’elle depuis mon séjour à Madrid.

— C’est trop d’une.

— Enfin, où est-elle ?

— Dans le premier moment d’inquiétude et malgré le scandale de sa conduite, nous avons eu la bonté de la faire chercher ; nous avons même prévenu la police ; tout ce qu’on a pu découvrir ça été un indice : le commissionnaire qui a porté ses bagages l’a entendue donner au cocher l’adresse de la gare Saint-Lazare, mais ce cocher n’a point été retrouvé ; concluant de ce renseignement qu’elle aurait dû aller à Rouen, j’ai fait prendre des renseignements à Rouen, on ne l’y a point vue, et il paraît même à peu près certain qu’elle n’y est point venue ; dans les hôtels de Paris, dans les maisons meublées, les recherches n’ont point abouti, bien qu’elles aient été dirigées par une main habile.