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encore levé, mais la façon dont il sonna réveilla tout le monde, et un domestique vint lui ouvrir la porte.

C’était le vieux valet de chambre qui, depuis trente ans, était au service de ses parents.

— Mademoiselle Madeleine ? demanda vivement Léon.

Sans répondre, le valet de chambre leva ses bras au ciel.

— Réponds donc, mon vieux Jacques.

— Elle est partie.

— Où ?

— On ne sait pas ; c’est-à-dire que mardi matin, au moment où il n’y avait personne dans la maison, elle a été chercher un commissionnaire et une voiture, elle a fait porter ses bagages sur cette voiture par le commissionnaire et elle est partie ; le concierge l’a vue passer et il a été bien étonné, mais qu’est-ce qu’il pouvait, cet homme ?

— Mais depuis ?

— On a cherché mademoiselle Madeleine partout, on l’a fait chercher par la police, et… on ne l’a pas trouvée.

— Conduis-moi à la chambre de mon père.

— Monsieur dort.

— Je vais le réveiller ; éclaire-moi.

L’idée de réveiller M. Haupois-Daguillon parut si invraisemblable à Jacques, qui vivait dans la crainte et dans le respect de son puissant maître, qu’il resta immobile ; sans insister, Léon lui prit la lumière des mains et se dirigea vers la chambre de son père.

Celui-ci avait été réveillé par le carillon de la sonnette, et quand Léon entra dans sa chambre, il le trouva