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Tout, tout plutôt que le théâtre pour une femme. Mais voyons, regardez-moi, n’êtes-vous pas charmante, mariez-vous donc : vous êtes faite pour être aimée et pour aimer. Je ne sais si vous êtes convainoue, mais j’ajoute que je refuse de vous donner des leçons, car ce serait vous aider dans votre suicide. Je refuse positivement.

À ce moment, deux enfants entrèrent bruyamment dans le salon, un petit garçon et une petite fille.

— Mais viens donc déjeuner, grand-père, cria celle-ci, c’est moi qui ait fait cuire ton œuf, il va être froid.

Madeleine se leva.

D’un coup d’œil Maraval embrassa ses deux petits enfants, et les lui montrant :

— Voilà ce qu’il y a seulement de vrai et de bon dans la vie, dit-il ; mariez-vous, mariez-vous, ma chère enfant. Je suis sûr que dans quelques années, tenant vos bébés par la main, vous viendrez me remercier de mes conseils. Au revoir, mademoiselle.

XX

Lorsqu’elle se trouva dans l’avenue de Villiers, elle resta un moment sans savoir de quel côté tourner ses pas.

Rentrer chez elle ? Elle n’en eut pas la pensée. Non pas qu’elle n’eût point été touchée par ce que Maraval venait de lui dire avec un accent si convaincu et si symp-