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— Oui, ma tante, bien réfléchi, longuement au moins et avec toute l’attention dont je suis capable.

— Et qu’as-tu décidé au sujet de Saffroy ? Ton oncle, qui lui aussi t’a demandé de réfléchir, voudrait savoir comme moi ce que tu as décidé ; il y a pour nous urgence à ce que tu te prononces.

— Voulez-vous me donner jusqu’à demain soir je vous écrirai ?

— Pourquoi écrire quand nous pouvons nous expliquer de vive voix, franchement, amicalement ?

— Si vous le voulez, j’aime mieux écrire ; je dirai ainsi moins difficilement ce que j’ai à vous dire.

XVIII

En disant à sa tante qu’il lui serait moins difficile d’écrire que de parler, Madeleine ne se flattait pas de la pensée que cette lettre serait facile, — dans sa position rien n’était facile, ni lettres, ni paroles, ni actes.

Mais ce n’était pas devant les difficultés qu’elle devait s’arrêter, c’était devant les impossibilités, et encore devait-elle les affronter, quitte à être vaincue.

Lorsqu’elle fut seule dans sa chambre, elle se mit à écrire cette lettre :

« Ma chère tante,

« C’est à mon oncle aussi bien qu’à vous que j’adresse cette lettre ; c’est vous deux avant tout que je veux