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piller quelque part. » Idée savoureuse chez le fondateur du Voleur et le protagoniste d’une idée par jour ! « Pourquoi, au lieu de me nommer Montmorency, ne suis-je qu’un bâtard ? — En domptant le caractère, on l’avilit toujours. — Foule abjecte qu’on nomme le peuple, masse passive, décorée de l’appareil d’un nom, qui meurt successivement sans avoir vécu, dont la force matérielle cède à la volonté d’un seul individu, et qui ne se meut que par l’impulsion qu’elle reçoit. — France, noble patrie de la routine. — Je vais au-devant de toutes les jouissances que je puis satisfaire. — L’avarice est un vice digne de pitié. — Espèce humaine, que tu es vile, sois que tu commandes à l’intérêt ou que tu obéisses à la vanité ! — Indépendance !… C’est en toi seule que réside la félicité humaine. — C’est un fâcheux inconvénient de n’être pas riche. »

À la même époque, il publie une romance, musique de A. Brocard, sous ce titre : N’aimez jamais !

Ses succès littéraires aguichent son ami Lautour-Mézeray. Par malheur, la copie de Lautour ne passe nulle part.

— Il n’y a qu’un moyen, c’est de fonder nous mêmes un journal, dit Émile.

Lequel ? Si l’on en faisait un en prélevant les meilleurs articles de tous les autres ? Lautour propose de l’appeler la Lanterne magique.

— Non, nous n’aurions pour abonnés que des enfants.

Et il adopte : le Voleur. Henry Monnier dessine la vignette ; pour le remercier, les deux associés l’in-