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Votre printemps veut des fleurs éternelles,
Votre beauté de célestes atours (bis),
Pour un long vol vous déployez vos ailes ;
Ange aux yeux bleus, protégez-moi toujours. (bis)

En dépit des nombreux bis, ces vers ne sortent pas d’une platitude désespérante. Delphine eût sans doute été flattée d’un hommage public rendu par un homme aussi célèbre ; son bon goût aurait sûrement rendu la justice qui convient aux couplets du chansonnier[1].

Un autre grand homme, plus près de son esprit et de son cœur, la dédommage. Au coin du feu où on lit de si beaux vers et de si belle prose, s’assied et chante le poète qui pour elle efface tous les autres. Sainte-Beuve a insisté sur l’effet intense produit par les Premières méditations poétiques sur les jeunes générations de cette époque. Cette auréole illuminait Lamartine lorsque Delphine Gay le vit pour la première fois devant la cascade du Velino. Elle ne cesse, comme alors, de le supplier : des vers, toujours des vers. Elle lui dit, au coin du feu, ceux qu’elle vient de composer ; parfois, il riposte par des

  1. Lettre de Delphine Gay à Saint-Priest, dans le Français, 29 novembre 1878. — Lafond : l’Aube romantique, p. 114, 176. — Bib. nat., ms., n. a. fr., 12758, f. 188. — Jules de Rességuier : Tableaux poétiques, p. 61. — Le Voleur, 31 mai 1829. — Lettre de Sophie Gay à Belmontet, arch. Détroyat. — Bardoux : la Bourgeoisie française, (1789-1848), Paris, 1886, in-8°, p. 232. — Lettres de Delphine Gay à Béranger, 22 janvier 1829, et de Béranger à Coulmann, dans Béranger, Correspondance, publiée par Boiteau, Paris, 1860, quatre volumes in-8°, I, 220, 226, 354. — Maritain : Lamartine et madame de Girardin. — Béranger : Chansons (1815-1836), p.288. — Coulmann : Réminiscences, I, 327 et suiv. — Lettre de H. de Latouche à Balzac, Lov., A 30910-12. — Philarète Chasles : Mémoires, I, 303. — G. Ferry : Balzac et ses amies, Paris, 1888, in-12, p. 29. — Th. Gautier : Portraits contemporains, p.29.