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milieu des plus vifs applaudissements. Michelot est venu annoncer qu’il désirait garder l’anonyme ; or c’était le secret de la comédie ; les journaux avaient annoncé que la pièce était d’une des femmes les plus spirituelles de Paris, et l’on avait à peu près deviné. »

Elle suit de près le mouvement des revues littéraires avant de s’y mêler directement. Elle encourage Edmond Géraud qui fonde la Revue d’Aquitaine. Des auteurs inconnus lui envoient leurs volumes nouvellement parus. Elle se prend d’un goût très vif pour Marceline Desbordes-Valmore, et lui consacre un article dans la Revue encyclopédique. Elle cite ses poésies pastorales comme un modèle du genre. « De tous temps l’Amour a été l’Apollon des femmes, et depuis Sapho jusqu’à Mme Dufrénoy, toutes ont dû leurs succès au chant plaintif de leur muse amoureuse. » Le talent de Mme Valmore est tout entier dans son cœur ; on ne peut mieux comprendre le charme de cette mélancolie que M. de Ségur appelait la « volupté du malheur ». Et après s’être indignée contre le sot préjugé « qui condamne au plus injuste mépris l’objet d’une admiration générale », c’est-à dire le comédien, elle finit ainsi : « Quelle que soit la carrière poétique que Mme Valmore veuille parcourir, elle peut se promettre d’arriver à ce temple où Voltaire l’eût placée à côté de M" Deshoulières ». Marceline n’y manquera pas.

En cette même année 1820, Sophie Gay a désormais si bien conquis sa réputation « d’homme de lettres », que des journaux lui attribuent une Biographie pittoresque des députés, œuvre de H. de