de Pondichéry. Tanjore, l’une tles conquêtes de Shahgi, le père du fameux Sevadgi, avait été assuré à perpétuité par ce dernier à son frère Venkadgi, qui fut remplacé par son fils Toukadgi. Celui-ci mourut en février 1738, laissant deux fils légitimes, Bara-Sahib et Sahodgi et un autre Pertab-Singli qu’il avait eu d’une concubine. Bara-Sahib qui avait succédé à son père, mourut sans postérité, dans la même année. Après un court interrègne, pendant lequel le commandant mahométan de Tanjore, Seid-Khan, ne suscita deux candidats que pour les faire immédiatement disparaître, le dernier fils légitime Sahodgi parvint au pouvoir. Peu de temps après son avènement, Seid-Kban mit en avant Sidodgi, cousin prétendu du roi, et fomenta une révolution en sa faveur. Réunissant promptement leurs amis, ils réussirent à s’emparer du palais et des places fortes du royaume de Tanjore. Sahodgi eut à peine le temps de fuir à cheval accompagné de quelques amis ; ils passèrent le Coleroon et se réfugièrent dans la pagode de Chillumbrum, position très-forte, à environ six milles au nord du Coleroon et à vingt-quatre milles de Pondichéry. C’est de là que Sahodgi ouvrit des négociations avec Dumas. Il offrait de mettre les Français en possession de la ville de Karical, du fort Kircan Gurrie, de dix villages et de toutes les terres qui en dépendaient, si Dumas voulait lui fournir l’aide nécessaire pour recouvrer le royaume de Tanjore. Aucune offre ne pouvait être plus tentante ; depuis longtemps les Français cherchaient à conclure quelque arrangement qui leur permît de prendre pied dans le royaume de Tanjore ; mais jusqu’ici leurs desseins avaient été déjoués par la jalousie des Hollandais établis à Négapatam, à quelques milles au sud de Karical, et voilà qu’on leur offrait tout ce qu’ils désiraient le plus. Il n’y avait pas beaucoup à risquer, car on n’aurait qu’à fournir à l’une des parties belligérantes des secours matériels pour assurer une victoire facile. Dumas n’hésita pas, il entra aussitôt en pourparlers avec les envoyés de Sahodgi et s’engagea à fournir à ce prince un lakh (250,000 fr.) en roupies d’argent, des armes, de la poudre et autres munitions de guerre, et enfin à lui donner tous les secours en son pouvoir. En retour, Sahodgi lui envoya un engagement de lui livrer Karical, le fort de Kircan-Gurrie et les dix villages avec leur territoire. En exécution
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ÉLÉVATION DES FRANÇAIS DANS L’INDE