seur de l’un des quatre chefs Afghans qui avaient conspiré contre Nazir-Jung, à Gingi, et contre Mozuffer-Jung, à Kuddapah. Ce nabab, encouragé par l’amitié des Mahrattes, avait obstinément refusé de reconnaître la souveraineté de Salahut-Jung. À la même époque, Morari-Rao, le mahratte, avait occupé l’état de Gouti, et s’appuyant sur le secours de Salabut-Jung, il s’était maintenu contre l’autorité de son supérieur le Peshwa. Mais dans le cours de l’année, la bonne intelligence s’étant établie entre le soubab et le Peshwa, ils résolurent de retirer leur protection à leurs tributaires réciproques et de les forcer à rentrer dans la soumission de l’autorité légale. En conséquence de cet accord, les deux armées et de Bussy, accompagnant le soubab, marchèrent sur Savanore.
Morari-Rao montra alors qull réunissait en lui la capacité du guerrier et les talents de l’homme d’État. Sachant bien que la prise de Savanore aurait pour suite inévitable une attaque sur Gouti, il résolut de faire cause commune avec le nabab, et de défendre ainsi ses propres Etats derrière les murailles de la ville principale de son alhé mahométan. Il se jeta donc dans Savanore. Mais il n’eut pas plus tôt vu de Bussy et ses Français précédant l’armée de Salabut-Jung, que suivait de près celle du Peshwa, qu’il reconnut l’inutilité de la résistance. Après avoir fait ses conditions avec le nabab, il entama secrètement des négociations avec de Bussy. Or, il faut que le lecteur sache qu’en récompense de ses services devant Trichinopoly, Morari-Rao avait reçu des Français une obligation à laquelle les actes de Godeheu les avaient mis dans l’impossibilité de faire honneur. Il offrait maintenant à de Bussy de lui livrer cette obligation, à la condition que le général emploierait ses bons offices pour obtenir du Peshwa la cession perpétuelle en sa faveur du district de Gouti, avec soumission toutefois au chef des Mahrattes ; par les mêmes conventions le nabab reconnaissait la suprématie du soubab. De Bussy, qui avait les pleins pouvoirs de Salabut-Jung pour traiter, accepta ces conditions, les exécuta pour sa part, et reçut le document français. Mais un arrangement de cette nature ne pouvait être longtemps caché aux vigilants ennemis du commandant français, et quelque secrètes qu’eussent été les négociations, elles étaient à peine terminées que Shah-Nawaz-Khan en