l’Angleterre, avait été formellement déclarée le 17 mai 1756, et de Leyrit en fut informé à la fin de l’année. Il reçut en même temps l’avis que la France voulait faire un puissant effort pour ressaisir l’influence qui lui échappait dans l’Inde ; il ne devait rien tenter jusqu’à l’arrivée de la flotte qui se préparait. Mais de Leyrit, qui savait que les troupes anglaises, d’ailleurs peu nombreuses, étaient occupées devant Madura et Nellore, et qui venait de recevoir son contingent annuel sous les ordres du vétéran d’Auteuil, jugea l’occasion d’attaquer trop favorable pour ne pas en profiter. Le 6 avril, il envoya dans l’intérieur deux cents Européens et seize cents Cipayes commandés par d’Auteuil, dont les instructions secrètes portaient de paraître uniquement occupé d’attaquer le fort d’Elvasanore, à quelques milles Nord du Pounar, sur la grande route de Gingi à Trichinopoly, et quelques autres forteresses des environs, tandis qu’il réunissait en secret toutes ses forces pour une attaque générale contre la ville qui défiait depuis si longtemps les armes françaises.
De Leyrit jugeait avec raison que les Anglais, occupés ailleurs, ne s’inquiéteraient guère d’une place aussi peu importante qu’Elvasanore, et qu’ils croiraient d’autant moins à la possibilité d’un danger pour Trichinopoly. Ses prévisions se réalisèrent. Sans être inquiété, sans être même soupçonné, d’Auteuil s’empara d’Elvasanore et des forteresses environnantes. Ses opérations réussirent, ainsi que l’avait espéré de Leyrit, à entretenir la sécurité des Anglais à l’égard de Trichinopoly. Soudain cependant, d’Auteuil massa ses forces, qui se composaient de onze cent cinquante Européens, trois mille Cipayes et dix pièces de campagne et occupa, le 12 mai, l’île de Seringham. Pour placer sous ses ordres un nombre aussi considérable d’Européens, on n’avait pas gardé à Pondichéry un seul soldat valide.
La garnison de Trichinopoly n’était formée à ce moment que de cent soixante-cinq Européens, sept cents Cipayes et mille auxiliaires indigènes, et était commandée par le capitaine Joseph Smith ; mais cinq cents prisonniers français étaient gardés dans ses murs, et d’Auteuil espérait naturellement que s’ils ne pouvaient lui apporter un secours effectif, ils pourraient en tout cas donner