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GODEHEU ET DE LEYRIT

ni à Moracin, ni à Mainville. Il se contenta de supprimer à Mainville les subsides que Dupleix lui avait jusqu’alors libéralement fournis pour l’entretien de son armée.

Cette politique de négation, si tant est que ce fût une politique et non l’inaction naturelle à un esprit indécis, eut les plus mauvais résultats. Partout circulèrent les rumeurs les plus injurieuses pour les Français. Les Anglais, transportés de joie par le rappel de Dupleix, ne gardèrent pas le secret sur les moyens par lesquels ce rappel avait été obtenu et sur les conséquences qui devaient en résulter. Les histoires répandues de tous côtés par leurs agents étaient crues, et partout les partisans de l’alliance française étaient couverts de honte, de mortifications et remplis de crainte.

Ces sentiments éclatèrent dans toute leur force à la cour du soubab. « Votre nation, écrivait Salabut-Jung, m’a soutenu et secouru jusqu’à présent[1]. J’ai donné à mon oncle Zafer-Zing (nom d’amitié que le soubab donnait à Dupleix) le gouvernement du Carnate. Les troubles que mes ennemis y ont occasionnés m’ont causé de grandes pertes. J’ai toujours eu espérance que mon oncle aurait le dessus. C’est avec le dernier chagrin que j’apprends qu’il vient d’être révoqué ; des messagers que j’avais envoyés pour lui porter des lettres ont été conduits devant le Gouverneur, qui leur a dit, ainsi qu’ils me l’ont rapporté : Dites au soubab, votre maître que je suis envoyé de la part de mon Roi, qui m’a défendu de me mêler du gouvernement Mogol, qu’il peut se pourvoir comme il lui plaira. Ces mêmes messagers m’ont aussi rapporté qu’on avait renvoyé à Mahomed-Ali les prisonniers. J’apprends aussi que Morari-Rao vous a quitté, que les Mysoriens en font autant. Tout cela prouve que les Anglais ont le dessus de votre nation. » — Le dewan Shah-Nawaz-Khan, écrivant au gouverneur mahométan d’Hydérabad, s’exprimait ainsi : « Je ne reviens point de la surprise où me jette la nouvelle de la révocation du gouverneur Bahodour (le sieur Dupleix). Je ne sais à quoi ont pensé les Français ; ils perdent par là leur honneur et leur bien ; car je ne puis vous cacher que nous

  1. La correspondance citée dans ce chapitre a été extraite des pièces jointes au Mémoire de Dupleix. Tous les renseignements qu’il renferme sont puisés dans cette même correspondance, dans les Histoires de Orme, de Wilks et de Grant Duff, les récits du capitaine Lawrence et du Seir-Mutakherin.