le genre humain en général ! quel enseignement de ne jamais, lorsqu’on se dirige vers un but important, regarder ni à droite ni à gauche, de ne jamais se laisser détourner par des pensées légères ou des idées de vaine gloire, du sentier qui, seul, nous conduit au but désiré !
Ce coup fut fatal aux vues de Dupleix, qui n’aurait dû cependant avoir aucune responsabilité dans leur mauvaise exécution. Et ce désastre ne fut pas isolé ; il y avait peu de temps que Mortiz-Ali avait été défait, devant Trinomali, et Mahomed-Khomal, autre partisan des Français, devant la pagode de Tripetti ; mais ce coup-ci était décisif, et ce fut lui qui convainquit Dupleix de la nécessité de tenter au moins des négociations avec le Gouverneur anglais. Il était bien préférable pour lui d’en arriver à un accommodement même désavantageux, que de voir ses plans les mieux combinés, ruinés, parce que ceux auxquels l’exécution en était confiée manquaient d’une prudence même ordinaire et de tout empire sur eux-mêmes.
Ce fut donc avec plus de désir que d’espoir d’arriver, dans une entrevue, à un résultat pratique, que Dupleix proposa de nommer des commissaires munis de pleins pouvoirs pour discuter un traité. Le Gouverneur anglais accéda à cette proposition, et la petite ville de Sadras, appartenant aux Hollandais et située à égale distance de Madras et de Pondichéry, fut choisie pour siège des conférences.
Les commissaires anglais, MM. Palk et Vansittart y arrivèrent le 30 décembre ; les Français, MM. de Kerjean, Bausset et le père Lavaur, principal des Jésuites, retardés par la négligence que mit Saunders à leur expédier leurs passeports, n’y arrivèrent que le 17 janvier. Le 22 eut lieu la première séance. Les commissaires anglais commencèrent à déclarer qu’ils n’avaient aucunes propositions à faire ni à entendre, si elles n’avaient pour base la reconnaissance de Mahomed-Ali pour seul et légitime maître et nabab du Carnaterque le roi de Tanjore serait maintenu et conservé dans la pleine et entière possession de ses États. Les propositions des commissaires français étaient beaucoup plus modérées, du moins dans leurs termes. Elles portaient que Madras serait déchargé du tribut annuel