pour demander la fin d’un tel état de choses. Plus la guerre durait, plus les partisans de la paix à tout prix acquéraient d’influence et devenaient pressants.
Mais ces motifs n’étaient pas les seuls : Dupleix lui-même désirait ardemment la paix avec les Anglais, autant pour gagner le temps de consolider ses arrangements avec les puissances indigènes que pour obtenir de ses rivaux européens la reconnaissance de ses droits de possession sur les territoires que lui avaient concédés les représentants du Mogol. Il s’était, en février 1752, adressé à M. Saunders à ce sujet ; mais la réponse qu’il en reçut n’ayant pas été de nature à entretenir l’espoir d’un résultat satisfaisant, il avait laissé tomber la chose. Au mois de juillet 1753, mu par les raisons que nous avons citées et, de plus, pressé par les sollicitations instantes de Bussy, qui allait devenir son gendre et acquérait ainsi un nouveau droit à sa confiance, Dupleix tenta de reprendre les négociations. Saunders l’accueillit avec des dispositions conciliatrices, du moins quant au but en lui-même. Mais leur correspondance prouva bientôt que, quoique les puissances rivales désirassent également la paix, elles avaient des notions fort différentes quant aux conditions par lesquelles on arriverait à ce résultat. Dupleix insistait pour être reconnu par les Anglais comme nabab du Carnate, titre que lui avait conféré le soubab, et qui avait été confirmé, affirmait-il, par l’empereur du Mogol. Le Gouverneur anglais, de son côté, affirmait hautement les droits de Mahomed-Ali. Dans de pareilles circonstances, il semblait que les deux Gouverneurs, tout en continuant à négocier, sentissent aussi bien l’un que l’autre que les conditions du traité seraient décidées bien moins par leurs arguments, leurs protestations ou la validité des parchemins et des lettres patentes publiées en leur faveur, que par les armées qui se disputaient la possession de Trichinopoly. Nous trouvons la meilleure preuve de ce que nous avançons dans la persévérance, la constance, l’énergie que mettait Saunders à envoyer des renforts à Lawrence, et Dupleix à expédier chaque soldat dont il pouvait disposer à Brennier ou à Astruc.
On admettra facilement, nous le pensons du moins, que, eu égard au nombre de troupes européennes envoyées sur le théâtre