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DE BUSSY JUSQU’EN 1754

Décan, et suivant le principe mahratte de faire payer la guerre par la guerre, ravagea tout le pays. Il ne faut pas croire qu’il eut aucune affection particulière pour Gazi-Oudin ou quelque haine invétérée contre Salabut-Jung ; pour lui, il ne s’agissait que d’une affaire : tandis que les deux Mahométans se disputeraient sur la souveraineté de la province, il se tiendrait sur la réserve jusqu’à ce que l’un d’eux fût complètement battu et tous les deux fort affaiblis ; alors il agirait, et gagnerait pour les Mahrattesune partie du Décan. Ne croyant avoir à craindre aucun mouvement de la part de Salabut-Jung, il se proposait d’enrichir lui et ses troupes par le pillage des provinces limitrophes du Décan. La marche hardie de Bussy sur Béder déconcerta entièrement ses projets, et son trouble s’accrut encore quand il vit que l’ennemi n’avait nulle intention de rester à Béder, mais qu’il s’avançait en droite ligne sur sa capitale. Renonçant alors à tout projet d’envahir le Décan, Balladgi fit diligence pour aller défendre ses États. Il était à la tête d’une puissante armée, et entre elle et son chef régnait une confiance réciproque. Il l’avait plus d’une fois conduite à la victoire contre cette même armée du Décan qui avait maintenant la présomption d’envahir le sol sacré des Mahrattes. Le résultat final ne pouvait lui paraître douteux. Il avait bien entendu parler des étrangers qui accompagnaient l’armée de Salabut-Jung, mais leur nombre était si restreint que cela leur ôtait tout caractère redoutable. D’ailleurs, ils ne s’étaient jamais trouvés en contact avec une armée régulière de Mahrattes, n’avaient jamais eu à résister à leurs charges de cavalerie qui, balayant tout, avaient été si souvent funestes aux armes mahométanes.

Après avoir choisi quarante mille de ses meilleurs cavaliers, et laissant le reste en arrière, Balladgi courut barrer la route de Pounah, s’il était possible, afin de détruire tout d’un coup l’ennemi. Le soubab, avec ses alliés français, venait de quitter Béder, en route pour Pounah, quand il apprit l’approche des Mahrattes. Suivant la tactique mahométane, il se forma pour attendre l’attaque. De Bussy posta ses dix pièces de campagne de manière à commander le terrain sur lequel l’ennemi devait charger. Ayant pris ces dispositions et placé son infanterie