videntiellement épargné, mais réveillé fort à propos. Les Français s’avancèrent encore, occupèrent la pagode, et rangèrent les Cipayes, qui entretenaient un feu continuel dans la direction de l’ennemi. À la première alarme, Clive avait couru à la grande pagode avec deux cents Européens, pour voir d’où pouvait venir ce désordre, supposant une fausse alerte de ses propres Cipayes, mais ne soupçonnant pas la présence des Français. En arrivant tout auprès de la petite pagode, il se trouva au milieu des Cipayes français, qu’il crut être les siens, et auxquels il ordonna de cesser le feu. Il ne découvrit son erreur que lorsque l’un d’eux, l’ayant reconnu pour un Anglais, lui fit deux blessures, puis, ayant essuyé son feu, s’enfuit vers la petite pagode. Clive le poursuivit, et se trouva en présence de six soldats français, qui le sommèrent de se rendre. Alors, et pour la première fois, ii comprit toute la vérité. Aussitôt il somma à son tour les Français de mettre bas les armes, dit qu’il n’était venu que pour leur proposer des conditions et les invita à voir par eux-mêmes toute son armée prête à les attaquer. Complètement abusés par ces audacieux artifices, trois Français déposèrent leurs armes, les autres allèrent à la pagode pour communiquer à leurs compagnons les propositions de Clive. Ceux-ci refusèrent de se rendre ; ce ne fut qu’après un combat sanglant, dans le cours duquel Clive échappa plusieurs fois à la mort et où les déserteurs se défendaient avec l’ardeur du désespoir, qu’ils finirent par se soumettre. Pendant le combat, les Cipayes avaient réussi à sortir du camp, mais ayant été poursuivis par la cavalerie mahratte, ils furent, jusqu’au dernier, littéralement taillés en pièces.
Après ce nouvel échec, la situation des Français à Seringham devint réellement désespérée. Afin de leur ôter tout moyen de secours et toute espérance de salut, Coiladdy fut occupé le 7 mai par les alliés de Tanjore au nom des Anglais. Il ne restait plus qu’à se débarrasser de d’Auteuil. Le 20 avril, le capitaine Dalton partit à la tête de cent Européens, quatre cents Cipayes, cinq cents Mahrattes et quatre pièces de campagne, laissant intact à Samiavéram le corps de Clive.
D’Auteuil, effrayé du mauvais succès de sa tentative de tourner Samiavéram, et de l’entreprise, bien conçue, mais mal exécutée de