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DUPLEIX AUX PRISES AVEC L’ADVERSITÉ

l’expérience uous a démontré que le contentement de soi-même a généralement l’incapacité pour compagne inséparable.

Law, persuadé qu’il ne pouvait enlever à son armée que deux cent cinquante Européens et trois ou quatre cents Cipayes, se contenta d’envoyer ce petit corps de troupes pour occuper le poste fortifié de Coiladdy sur la rive Nord du Cauveri, et se flatta qu’il pourrait vaincre quatre cents Anglais et onze cents Cipayes commandés et électrisés par des hommes comme Lawrence et Clive. La position de Coiladdy n’était pas mal choisie ; si elle avait été assez fortement occupée, elle aurait été indubitablement un obstacle insurmontable au passage des Anglais. Un coup d’œil sur la carte permet d’apprécier quelle force lui donnaient ses environs. Le major Lawrence devait naturellement s’avancer entre les deux branches du Cauveri ; la branche supérieure était défendue sur sa rive Nord par le fort Coiladdy et pouvait être attaquée par les Anglais. La distance entre les deux branches était de moins d’un demimille. Possédant Coiladdy et pouvant disposer d’une force égale ou supérieure pour occuper l’intervalle, le commandant français aurait dû facilement infliger à l’ennemi une défaite ; mais les forces dont il disposait n’étaient plus égales à celles qui s’avançaient, et il résolut de ne faire aucune tentative hasardeuse. Il jugea que, comme la route ordinaire passait à portée du canon de Coiladdy, les Anglais la suivraient probablement, et qu’il pourrait ainsi leur causer des pertes considérables en hommes, peut-être même capturer ou détruire la plus grande partie du convoi. Au début, la fortune sembla favoriser ses desseins. Le 7 avril, le major Lawrence, égaré par les guides, s’approcha avec ses troupes beaucoup plus près qu’il n’aurait du le faire, et se trouva tout à coup sous le canon de Coiladdy ; il en essuya de sérieux dommages, et avant qu’il eût pu se mettre hors de portée, il avait perdu vingt Européens. Son convoi et ses bagages étaient en grand désordre. C’était le moment pour les Français, s’ils avaient été en nombre suffisant, d’écraser l’ennemi ; mais il paraît que le commandant était imbu des mêmes principes que son supérieur ; soit par cette cause, soit parce qu’il se sentait lié par les ordres reçus, il demeura immobile dans sa forteresse. Le major put donc non— seulement