accorda cependant un petit renfort de cent Européens lorsqu’il passa par Pondichéry. Ce détaciiemeat s’accrut encore de levées indigènes, qui le portèrent à dix mille hommes. Ainsi augmenté, il s’avança vers Arcate, sous la conduite de Rajah-Sahib, lils de Chuoda-Sahib.
Le siège qui eut lieu alors, offre non-seulement une des plus glorieuses pages de Tliistoire anglaise dans l’Inde, mais il peut être regardé comme le point de départ de la carrière des Anglais en Orient et la première pierre de leur empire actuel. Ce fut à Arcate que les ofticiers anglais apprirent à leurs Cipayes à les suivre avec cette confiance absolue que les talents supérieurs et le génie peuvent seuls inspirer ; ce fut à Arcate qu’ils apprirent cette leçon, bientôt confirmée par les magnifiques résultats qu’obtint leur chef, que dans les guerres d’Asie, la question du nombre n’est que secondaire ; que la discipline et la confiance qui en résulte sont d’une bien plus grande importance ; qu’il n’y a rien qu’un général habile, prudent et maître de l’esprit de ses soldats, ne puisse tenter contre une armée indisciplinée. Enfin ce fut à Arcate que l’armée anglo-indienne reçut son baptême de victoire.
Les incidents de ce siège fameux sont bien connus des lecteurs de l’histoire de l’Inde anglaise[1]. Le 4 octobre, Rajah-Sahîb prit possession de la ville et commença à investir le fort. Le 5, les assiégeants essuyèrent une sortie commandée par Clive en personne. Quinze jours plus tard arriva le train d’artillerie, et le 4 novembre on reçut de Pondichéry deux pièces de dix-huit. La garnison était réduite à cent vingt Européens et à deux cents Cipayes. Un renfort de cent Européens et de deux cents Cipayes, envoyés de Madras sous la conduite du lieutenant Innis, fut attaqué le 5 à Tripatore et forcé de se réfugier à Pounamali. La garnison ne pouvait donc compter que sur elle-même. Ses vivres, qui avaient été calculés pour soixante jours, étaient presque réduits de moitié. Le 10, une brèche ayant été ouverte dans les murs, Rajah-Sahib envoya proposer à Clive de se rendre, offrant des conditions honorables pour la garnison et une somme considérable pour lui-même. Il ajouta la
- ↑ Le récit détaillé de M. Orme et la brillante esquisse de Macaulay ne laissent rien à désirer à cet égard.