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MAUVAISES DISPOSITIONS DES TROUPES

nés par Mahomed-Ali, le prétendant du Carnate ; et ce qui était bien plus important, le 2 avril, le major Lawrence arriva avec huit cents Européens. Les Anglais avaient résolu de prendre avantage de l’échec éprouvé par les protégés des Français, et de soutenir de tout leur pouvoir les rivaux de ces princes.

Que pouvait faire Dupleix en face de forces semblables ? Il n’y avait qu’un parti à adopter, et une pareille conception ne pouvait naître que dans le cerveau d’un homme doué d’une intelligence profonde et hardie. Pour rencontrer une armée aussi considérable, il fallait que, malgré la disproportion du nombre et l’insuffisance du matériel, l’armée opposante fit preuve de courage et de détermination. Et comment créer ces sentiments chez les soldats eflrayés et révoltés des deux alliés ? Tel était le problème à résoudre. Malgré la difficulté, Dupleix tenta l’épreuve ; d’abord il calma l’esprit de révolte en avançant personnellement les fonds nécessaires au payement de la solde arriérée ; puis il chercha à ranimer leur courage en leur affirmant qu’il ne craindrait pas de les appuyer par toute la garnison de Pondichéry. Goupil, retenu par la maladie, fut remplacé par M. d’Auteuil, maintenant guéri des blessures qu’il avait reçues à Ambour, et le détachement fut porté à deux mille hommes. Les forces indigènes, ainsi encouragées, quittèrent Pondichéry, se dirigeant vers le Nord-Ouest, et à la fin de mars, occupèrent une forte position en face du camp ennemi de Valdaour. Dupleix ne négligeait aucun des petits moyens qui souvent lui avaient si bien réussi ; il cherchait par des communications secrètes à agir sur l’esprit de Nazir-Jung en faveur des intérêts français. Il paraissait à la veille de réussir, quand des événements inattendus, impossibles à prévoir, neutralisèrent l’effet de ses négociations et firent crouler tout l’édifice de ses projets.

Pour son malheur, il régnait un mauvais esprit parmi les officiers qu’il avait mis au service des princes. La somme reçue du rajah de Tanjore n’avait été partagée qu’entre les officiers qui avaient pris part à cette expédition ; beaucoup avaient ensuite été congédiés, et ceux qui les avaient remplacés aussi bien que ceux qui arrivaient avec des troupes nouvelles, murmuraient, sans raison, de ce qu’on leur assignait un service qui les exposerait à beaucoup de