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L’INDE FRANÇAISE À SON ZÉNITH

qu’après avoir appris par un message pressant de Dupleix l’entrée de Nazir-Jung dans le Carnate, que Chunda-Sahib dut renoncer à l’espoir d’obtenir, même par portions, la rançon promise. Dupleix lui recommandait encore les mesures les plus énergiques : il le pressait de pénétrer immédiatement dans Tanjore, afin de punir le rajah sans foi et de se ménager en même temps un refuge. Chunda-Sahib se laissa persuader enfin, mais trop tard ; ses troupes refusèrent de le suivre ; le bruit de l’approche de Nazir-Jung avec une armée soi-disant innombrable était aussi parvenu jusqu’à elles et frappées d’une terreur panique, elles se désorganisèrent et s’enfuirent vers Pondichéry.

Ainsi une fois encore, Dupleix voyait la réalisation de ses vastes projets empêchée, ou au moins ajournée, par la faiblesse de ceux en qui il avait mis sa confiance ; et ces indigènes, dont le manque d’énergie, cause de leur propre ruine, l’avait entraîné avec eux dans le malheur, eurent de nouveau recours à lui pour sortir d’embarras. Il voulut bien faire un nouvel effort pour les en tirer ; ne pouvant compter sur le secours de l’amiral, il ne dut songer qu’à tirer parti de ses propres ressources ; mais il le fit avec tant d’énergie et d’habileté, qu’aujourd’hui encore, après tant d’années écoulées, nous devons lui payer un tribut d’admiration. S’il ne réussit pas tout d’abord, cependant son activité, sa patience, sa persévérance ne furent pas longtemps stériles. Avant d’entamer le récit de ce qu’il sut accomplir, jetons un coup d’œil sur la situation générale.

L’armée réunie de Mozuffer et de Chunda, effrayée et mutinée faute de paye était sous les murs de Pondichéry ; elle avait été suivie d’un détachement de huit cents Français commandés par Goupil qui avait remplacé Duquesne, mort de la fièvre à Tanjore. D’un autre côté, l’immense armée de Nazir-Jung forte de trois cent mille hommes, dont moitié était de la cavalerie, de huit cents pièces de canon et de treize cents éléphants, était partie d’Arcate. En route, elle fut rejointe par Morari-Rao à la tête de dix mille chevaux ; il était sorti victorieux d’une rencontre avec l’armée alliée à Chillumbrun ; en arrivant à Valdaour à quinze milles de Pondichéry, l’armée se grossit encore de six mille chevaux ame-