du Décan s’occupait de lever une armée avec laquelle il voulait écraser son neveu et rival et qu’il était surtout nécessaire de purger le Carnate et ses dépendances de tous ses ennemis avant que le plus puissant d’entre eux fût prêt à l’attaquer. Les exhortations adressées par Dupleix à Chunda-Sahib pour le déterminer à marcher sans délai sur Trichinopoly étaient pressantes et réitérées. Mais ce prince ne crut pas pouvoir s’y conformer, et voici pourquoi.
La bataille d’Ambour avait été livrée le 3 août ; en vertu des stipulations du traité d’Aix-la-Chapelle, Madras avait été remis aux Anglais à la fin du même mois. Néanmoins, l’amiral Boscawen était resté sur la côte, et, profitant du désordre occasionné par les événements, il s’était emparé du petit établissement de Saint-Thomé, et y avait arboré son pavillon national. On le savait convaincu de la nécessité de rester dans ces parages pour y soutenir les intérêts anglais et il avait déclaré qu’il était disposé à y prolonger son séjour, si la demande lui en était faite officiellement. Il sembla donc à Chunda-Sahib, qu’en marchant sur Trichinopoly, tandis que l’amiral Boscawen demeurait sur la côte, il encouragerait tacitement cet officier à y séjourner plus longtemps, et peut-être les Anglais seraient-ils ainsi conduits à embrasser, pendant qu’ils avaient encore des forces considérables, le parti de son rival Mahomed-Ali. Il hésita donc sur ce qu’il devait faire, préférant attendre les événements dans l’espoir que les vents d’octobre forceraient un si dangereux ennemi à s’éloigner.
Laissons-le dans fattente d’une occasion favorable, et disons en peu de mots quelle fut l’issue de l’expédition des Anglais contre Tanjore.
Nous avons vu que le but avoué de cette expédition était de replacer sur le trône le rajah Sahodgi, qui en avait été renversé deux fois, mais leur projet réel était de s’assurer la possession de Dévicotta. Le capitaine Cope, à la tête de quatre cent trente Européens et de mille Cipayes, avait quitté le fort Saint-David au commencement d’avril, et était arrivé le 24 sur les bords de la Vellour près de Porto-Novo. Le lendemain matin, un ouragan d’une violence extrême, causa de sérieux dommages à l’armée de terre, qui perdit un grand nombre de ses bètesdc trait et une partie consi-