hommes serait embarrassé par les transports chargés du butin de Madras. Pénétré de cette idée, il réunit un corps de trois mille hommes d’infanterie et de deux mille cavaliers, l’élite de son armée, et prit position au petit village de Konetur à trente milles au Sud de Madras, village par lequel il savait que le détachement devait passer. Paradis marchait avec un certain laisser-aller, et n’avait aucun soupçon du voisinage de l’ennemi. Il avait divisé sa troupe en deux corps dont l’un précédait le convoi et l’autre en formait l’arrière-garde. Soudain, on aperçoit dans la plaine la cavalerie de Maphuz Khan qui semblait vouloir attaquer l’arrière-garde. L’attitude des Français paraît modifier leurs intentions, ils se contentent de les harceler de loin, les forçant à se tenir sans cesse sur la défensive. Paradis, inquiété par ces manœuvres, et craignant d’être surpris par la nuit avant d’avoir pu atteindre l’établissement hollandais de Sadras, prend le parti de changer l’ordre de sa marche ; il fait passer les transports en avant, les couvre par ce qui formait précédemment l’avant-garde, et fait faire toute diligence pour arriver à Sadras. Pendant ce temps, Farrière-garde avait pour mission de s’avancer plus lentement afin d’occuper l’ennemi. Cette manœuvre répondit à toute l’attente du général français. Le premier détachement et les coolies arrivèrent à Sadras sans avoir perdu un homme ; le second eut douze hommes faits prisonniers, plus par leur faute que par celle du commandant. Parvenu à Sadras, Paradis y fit halte en attendant des renforts. Lorsqu’ils furent arrivés, il put rejoindre, sans être inquiété, le principal campement de l’armée française à Ariancopan, à deux milles au Sud de Pondichéry. Il y fit son entrée le 17 décembre. Maphuz Khan, de son côté, reconnaissant qu’il était impossible de remporter aucun avantage matériel sur les Français, renonça à ses prétentions quand il les vit arrivés à Sadras.
La jonction de Paradis compléta les préparatifs de Dupleix. Avec des forces composées de neuf cents Européens, six cents indigènes, cent Africains, six pièces de campagne et six mortiers, il devait être maître absolu de la côte ; la garnison du fort Saint-Denis ne comptait que deux cents Européens et cent indigènes. Les Français étaient encore sous l’impression de leur récente victoire. L’expédi-