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laideur, une bouffonnerie irrésistible et ample, montant en un crescendo quasi lyrique, la silhouette des pasions ou de cérémonials et que n’ajouter pas ? À peine si la crainte de s’attarder à de ces détails, y perdant de vue le dessin de tel grand songe surgi à la pensée du narrateur, le fait par trop abréger ; il donne une allure cursive à ce que le développement eût accusé. Tant de nouveauté et la couleur locale, sur quoi se jette au passage le moderne goût pour faire comme, avec, une orgie, seraient peu, en raison de la grandeur des visions ouvertes par le sujet ; où cent impressions, plus captivantes même que des procédés, se dévoilent à leur tour. Les isoler par formules distinctes et brèves, le faut-il ? et j’ai peur de ne rien dire en énonçant la tristesse de perspectives monumentales très-vastes, jointe au mal d’un destin supérieur ; enfin l’effroi causé par des arcanes et le vertige par l’exagération orientale des nombres ; le remords qui s’installe de crimes vagues ou inconnus ; les langueurs virginales de l’innocence et de la prière ; le blasphème, la méchanceté, la foule[1].. Une poésie (que l’origine n’en soit ailleurs ni l’habitude chez nous) bien inoubliablement liée au livre apparaît dans quelque étrange juxtaposition d’innocence quasi idyllique avec

  1. Citations.