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Mais tu travailles pour toi : debout dans les rues, couvert de vêtements déteints faits comme ceux d’un homme, une maigreur prématurée et trop grand à ton âge, tu chantes pour manger, avec acharnement, sans abaisser tes yeux méchants vers les autres enfants jouant sur le pavé.


Et ta complainte est si haute, si haute, que ta tête nue qui se lève en l’air à mesure que ta voix monte, semble vouloir partir de tes petites épaules.


Petit homme, qui sait si elle ne s’en ira pas un jour, quand, après avoir crié longtemps dans les villes, tu auras fait un crime ? un crime n’est pas bien difficile à faire, va, il suffit d’avoir du courage après le désir, et tels qui.. Ta petite figure est énergique.


Pas un sou ne descend dans le panier d’osier que tient ta longue main pendue sans espoir sur ton pantalon :