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halte entre le Théâtre et la Nature, ces deux termes distincts et superbes de l’antinomie proposée à une Critique.


J’aurais aimé, avec l’injonction de circonstances, mieux que finir oisivement, ici noter quelques traits fondamentaux.

Le ballet ne donna que peu : c’est le genre imaginatif. Quand s’isole pour le regard un signe de l’éparse beauté générale, fleur, onde, nuée et bijou, etc., si chez nous le moyen exclusif de le savoir consiste à en juxtaposer l’aspect à notre nudité spirituelle afin qu’elle le sente analogue et se l’adapte selon quelque confusion exquise d’elle avec cette forme envolée, rien qu’au travers du rite là énoncé de l’Idée est-ce que ne paraît pas la danseuse à demi l’élément en cause, à demi humanité apte à s’y confondre, dans la flottaison de rêverie ? Voilà l’opération poétique par excellence d’où le théâtre. Immédiatement le ballet résulte allégorique : il enlacera autant qu’animera, pour en marquer chaque rythme, toutes corrélations ou Musique d’abord latentes entre ses attitudes et maint caractère, tellement que la représentation figurative des accessoires terrestres par la