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enchantement redoré d’une salle, ce spectacle comportant je ne sais quoi de direct ou encore cette qualité de provenir de nous à la façon d’une libre vision spirituelle. Ainsi l’acteur n’y scande point sur les planches son pas appuyé à la ritournelle dramatique mais se meut dans un milieu simple et le silence, ici comme au figuré, de tapis sur le sonore tremplin rudimentaire de la marche et du bond : il n’y a, tel détail ou un autre, jusqu’à cet enguirlandement de comparses en la farandole, lequel ne prenne une grâce de mentale fresque. Morcellement surtout de ce qu’il faudrait, en contradiction avec une formule célèbre, appeler la scène à ne pas faire du moins dans la modernité où personne ne choie qu’une préoccupation, pendant ses heures de la nuit et du jour, rayant tous les codes passés, « ne jamais rien accomplir ou proférer qui puisse exactement se copier au théâtre ». Le choc d’âme sans que s’y abandonne le héros comme il le peut dans le seul poème, a lieu par brefs moyens, un cri, ce sursaut la minute d’y faire allusion, avec une légèreté de touche autant que la clairvoyance d’un artiste qui a exceptionnellement dans le regard notre monde. Ce faire si curieux et qui apparaît à l’état de résultante comme virtuelle d’une tentative, la plus haute d’à présent, ne se dément pas au long de la pièce : il éclate intense et significatif, à suspendre même l’afflux