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se substituer le ton bourgeois et pur du style dernier, le Louis XVI. Analogie qui me prend : s’il n’existe de revoir mieux approprié à l’état contemporain que les soieries de robe aux bergères avec alignement d’acajou discret, cela noble, familier (où le regard, jamais trompé par les similitudes de quelque allusion décorative aveuglante, ne risque d’accrocher à leur crudité puis d’y confondre selon des torsions le bizarre luxe de sa propre chimère), je sens une sympathie pour l’ouvrier d’un œuvre restreint et parfait, mais d’un œuvre parce qu’un art y tient, lequel me charme par une fidélité à tout ce qui fut une rare et superbe tradition, et ne gêne ni ne masque pour mon œil l’avenir.

Le malentendu qui toutefois peut s’installer entre la badauderie et le maître, si quelqu’un n’y coupe court en vertu d’une admiration, provient de ce que, dans un souhait trouble de nouveau, on attende un art inventé de toutes pièces : tandis que voici un aboutissement imprévu, glorieux et neuf de l’ancien genre classique, en pleine modernité, avec notre expérience ou je ne sais quel désintéressement cruel qu’on n’a pas employé tout à nu, avant le siècle. Autre chose que la Parisienne notamment, c’est présumer mieux qu’un chef-d’œuvre, tant le savoir de l’écrivain brille en cette