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Nul poëte jamais ne put à une telle objectivité des jeux de l’âme se croire étranger : admettant qu’une obligation traditionnelle, par temps, lui blasonnât le dos de la pourpre du fauteuil de critique, ou très singulièrement sommé au fond d’un exil, incontinent d’aller voir ce qui se passe chez lui, dans son palais.

L’attitude, d’autrefois à cette heure, diffère.

Mis devant le triomphe immédiat et forcené du monstre ou Médiocrité qui parada au lieu divin, j’aime Gautier appliquant à son regard las la noire jumelle comme une volontaire cécité et « C’est un art si grossier… si abject » exprimait-il, devant le rideau ; mais comme il ne lui appartenait point, à cause d’un dégoût, d’annuler chez soi des prérogatives de voyant, ce fut encore, ironique, la sentence « Il ne devrait y avoir qu’un vaudeville — on ferait quelques changements de temps en temps. »[1] Remplacez Vaudeville par Mystère, soit une tétralogie multiple elle-même se déployant parallèlement à un cycle d’ans recommencé et tenez que le texte en soit incorruptible comme la loi : voilà presque !

  1. Lire le merveilleux Journal des Goncourt, tome 1er.