Page:Mallarmé - Notes sur le théâtre.djvu/55

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

NOTES SUR LE THÉÂTRE



Les flammes de l’été, hélas et d’autres ! civilisation qui veut des théâtres, tu ne sais, à défaut d’un art y officiant, les construire[1], si bien que comme l’effroyable langue du silence gardé le feu se darde et s’exagère puis change en une cendre tragique la badauderie des villes, tout (à cette heure de clôture) communique la désuétude de la scène. Nos prochains fastes publics ou un fastidieux anniversaire s’il n’exulte par quelque démonstration comme de modernes Jeux ! ainsi que toujours se produiront sans allusion à un embrasement idéal que les couleurs patriotiques aux étages claquetant dans la brise d’insignifiance.

L’occasion de rien dire ne surgit, et je n’allègue, pour la vacuité de cette étude dernière non plus que de toutes, plaintes discrètes ! l’année nulle : mais plutôt le défaut préalable de coup d’œil apporté à l’entreprise de sa besogne par le littérateur oublieux qu’entre lui et l’époque existe une incompatibilité. — Allez-vous au théâtre ? — Non, presque jamais — à mon interrogation cette réponse, par quiconque, de race, singulier,

  1. Une Salle doit surtout être machinée et mobile, à l’ingénieur, avant l’architecte, en revient la construction : que ce héros du moderne répertoire se montre un peu !