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prendre le théâtre et exclure la Poésie, ses jeux, sublimités (espoir latent chez le spectateur) ne me semble besogne pire que la montrer en tant que je ne sais quoi de spécial au bâillement, comme aussi instaurer cette déité dans un appareil balourd et vulgaire est peut-être méritoire l’égal de l’omettre.

La chicane, la seule que j’oppose à l’Odéon, n’est pas qu’il tienne ici pour une alternative plutôt que l’autre, la sienne va à ses pseudo-attributions et dépend d’une architecture : mais bien, temple d’un culte factice, entretenant une vestale pour alimenter sur un trépied à pharmaceutique flamme le grand art quand même ! de recourir méticuleusement et sans se tromper, à la mixture conservant l’inscription exacte Ponsard comme à quelque chose de fondamental et de vrai. Un déni de justice à l’an qui part ou commence, ici s’affirme, en tant que la constatation, où je ne puis voir sans déplaisir mettre un cachet officiel, que notre âge soit infécond en manifestations identiques, comme portée et rendu par exemple au Lion Amoureux, c’est-à-dire à combler avec ce qui simule exister le vide de ce qu’il n’y a pas. Au contraire, en ces Notes d’abord, nous sommes aux grisailles ; et vous n’aviez, prêtresse d’une crypte froide, pas à mettre la main sur une de ces fioles avisées qui se parent en naissant, une fois pour toutes et dans un but d’économie, de la poussière de leur éternité. Ce Ponsard puisque soufflant par un des buccins du jour je suis sujet à répéter son nom, n’agite en rien mon fiel, si ce n’est que, mais sa gloire vient de là ! il paya d’effronterie, inouie, hasardée, extravagante et presque belle en persuadant à une clique, qu’il représentait, dans le manque de tout autre éclat, au théâtre la Poésie, quand en resplendissait le dieu. Je l’admire pour cela, avoir sous-entendu Hugo, dont il dut, certes, s’apercevoir, à ce point que né humble, in-