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si ce n’est d’analyser le fait. À tout le théâtre faussé par une thèse ou aveuli jusqu’à l’étalage de chromolithographies, bref le contraire exact, cet Auteur Dramatique par excellence (pour reproduire la mention des bustes de foyers) oppose l’harmonie des types et de l’action.

Ainsi aux ameublements où se chercha l’intimité de ce siècle, louches, tels ; prétentieux, dans les dernières années revint de soi-même se substituer le ton bourgeois et pur du style dernier le Louis XVI. Analogie qui me prend : s’il n’existe de rêvoir mieux approprié à l’état contemporain que les soieries de robe aux bergères ou les alignements d’acajou discret, cela noble, familier, d’où le regard jamais trompé par les similitudes de quelque allusion décorative aveuglante ne risque d’accrocher à leur crudité puis d’y confondre avec des torsions le bizarre luxe de sa propre chimère, je sens une sympathie pour l’ouvrier d’un œuvre restreint et parfait, mais d’un œuvre parce qu’un art y tient ; elle me charme par une fidélité à tout ce qui fut une rare et superbe tradition, et ne gêne ni ne masque pour mon œil l’avenir.

Le malentendu qui peut, hors même de l’aventure d’hier, cette grande reprise de Michel Pauper, s’installer entre le public et le maître, si quelqu’un n’y coupe court en vertu d’une admiration sagace, provient de ce que, dans un souhait trouble de nouveau, on attende un art inventé de toutes pièces : tandis que c’est un aboutissement imprévu, glorieux et dernier de l’ancien genre classique, en pleine modernité, avec notre expérience ou je ne sais quel désintéressement cruel qu’on n’a pas cru devoir employer tout à nu, avant le siècle. Autre chose que la Parisienne notamment, c’est présumer mieux qu’un chef-d’œuvre, tant le savoir de l’écrivain brille en cette production de sa verte maturité ; ou surpassera-t-il les Corbeaux ? Je ne le désire presque, et me