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NOTES SUR LE THÉÂTRE



Loin de tout et du temps où se cherchent dans le trouble nos cités, la Nature, en automne, prépare son théâtre, sublime et pur, attendant pour éclairer, dans la solitude, les significatifs prestiges, que l’unique œil lucide qui en puisse pénétrer le sens (ainsi qu’il est notoire que c’est le destin de l’homme), un Poëte, soit rappelé à des plaisirs et à des travaux médiocres.

Me voici, renfermant l’amertume d’une rêverie interrompue, de retour et prêt à noter, en vue de moi-même et de quelques-uns aussi, nos impressions issues de banals Soirs que le plus seul des isolés ne peut, comme il vêt l’habit séant à tous, omettre de considérer : pour l’entretien d’un malaise et, connaissant, en raison de certaines lois non satisfaites, que ce n’est plus ou pas encore l’heure de choses, même sociales, extraordinaires.