remplie par la déesse, la Fable nous montre presque toujours
Héré comme la reine du ciel pur. On trouve cette idée
manifestée spécialement par la légende d’Ixion (le
soleil qui tourne) : ce personnage, après avoir été purifié
du crime de sang versé, cherche à gagner l’amour de
Héré ; mais il est déçu par Zeus, qui fait prendre à un
Fig. 39. — Tête de Héré ou Junon.
nuage la forme de la déesse. Le
nombre de ses enfants est certain,
trois : Arès, Hébé et Héphaistos.
Junon. — La femme de Jupiter s’appelle Junon (fig. 39), un nom qui répondrait à la forme grecque Zénon, prise au féminin ; mais il n’existe pas d’histoires latines sur la déesse, celles que racontent d’elles des poètes de temps avancés ayant été empruntées au grec. Comme Jupiter, on invoquait Junon sous plusieurs noms : en tant que rein- des cieux, elle était Junon Reine ; présidant au mariage, Junon Jugalis, et gardant l’argent et les trésors, Junon Moneta (cette appellation probablement vient de la même racine que Minerve). Exceptionnellement dans notre étude comparative latine et grecque, Junon et Héré sont la même divinité ! Quoique les mythes latins correspondent le plus souvent de nom seulement avec ceux des Grecs, l’identité est, dans le cas présent, suffisamment prouvée.