d’Ithaque offre une répétition exacte (la différence principale
étant qu’Achille est le soleil dans sa force, tandis que
le caractère d’Odyssée est celui de Phoïbos, d’Asclépios,
d’Iam et de Médée, possesseurs avant tout d’une sagesse
merveilleuse et surhumaine). L’idée dominante de
l’esprit d’Odyssée, l’intense désir qui devient son aspiration
constante, c’est d’être de nouveau près de sa
femme, laissée, il y a longtemps déjà, dans la fleur
de sa jeune beauté. Malgré que, voyageant vers l’île,
Fig. 226. — Lotophages.
sa patrie, il soit souvent
tenté de séjourner en route,
rien ne peut le faire départir
de son dessein. Pourquoi ?
Parce qu’Hélios ou le soleil
ne peut se détourner
de la marche qui lui est
assignée, que ce soit dans
son cours diurne ou nocturne.
Les premiers dangers rencontrés par Odyssée à son retour à Ithaque naquirent d’un conflit avec un peuple appelé les Cicones, qui détruisit à sa flotte six hommes par vaisseau. Le navigateur aborda ensuite à la terre des Lotophages (fig, 226), qui passaient leur vie dans un songe délicieux, mangeant le fruit du lotus, lequel fait oublier la patrie à ceux qui en goûtent. Odyssée dut là attacher quelques-uns de ses hommes qui désobéirent à son avertissement de ne pas toucher au fruit, puis les tirer avec les cordes jusqu’à leurs vaisseaux. Une terrible tempête porta ensuite la flotte au pays des Cyclopes, géants n’ayant qu’un œil au