pays libyen, implora-t-elle son aide ; mais la déesse la lui refusa, alléguant que les hommes reculeraient devant la sombre mine de la Gorgone. Méduse avait dit qu’à la lumière du soleil sa face pouvait être aussi belle que celle d’Athéné ; et la déesse, dans sa colère, répliqua que tout mortel qui regarderait ce visage serait changé en pierre. C’est ainsi que l’aspect de la malheureuse devint autre, et que ses cheveux furent des serpents qui s’enroulèrent et s’enlacèrent autour de ses tempes. Persée parvint à trouver le refuge de Méduse et plus tard à la tuer : pour cela les dieux l’aidèrent.
Mais n’anticipons point. Persée dormait encore sur le sol argien qu’Athéné se tint devant lui et lui donna un miroir dans lequel il vit, réfléchie, la face de Méduse ; ainsi il était possible au héros de la reconnaître, car, Méduse elle-même, il ne pouvait la contempler et vivre. Quand il s’éveilla, il trouva le miroir à son côté, et sut que ce n’était pas un songe. Il voyagea vers l’Ouest avec bon espoir et, la nuit suivante, reconnut, dans son sommeil, Hermès, le messager céleste, qui lui donna l’épée tuant tout mortel qu’elle frappe : le dieu lui ordonna en outre d’obtenir le secours des Grées dans sa recherche ultérieure. Quand il s’éveilla, il prit avec lui l’épée et alla à la terre des Grées, où Atlas supporte les piliers des hauts cieux : là, dans une caverne, il trouva les trois sœurs qui avaient un œil à elles trois, qu’elles se passaient l’une à l’autre. Cet œil, Persée le saisit ; et par ce fait obligea les Grées à le guider vers la demeure de Méduse. Sur leur avis, il alla jusqu’au bord du fleuve océan coulant autour de la terre entière : où les nymphes lui donnèrent le casque d’Hadès, qui accorde à qui le porte le pouvoir