Qu’est-ce alors que Cacus ? Comme monstre à trois tétes,
il répond exactement au Géryon et au Cerbère grecs ou
Sarvara indien. Volant les vaches d’Hercule, c’est Vritra
qui enferme la pluie dans la nue d’orage, puis est percée
par la lance d’Indra. Il se montre encore dans le Panis
qui dérobe les vaches d’Indra. Les flammes par lui lancées
de sa caverne sont les éclairs précédant cette averse
de pluie que désignent les vaches reprises à Cacus. À
Fig. 109. — Cœculus.
tort l’on rattacherait le nom de Cacus au mot grec, kakos,
mauvais : la quantité de la première syllabe, qui est longue,
se refuse à cette étymologie. D’autres formes existent
de ce nom, Cakias et Cœculus (fig. 109), qui, dans la
mythologie de Præneste, ville voisine de Rome, était fils
de Vulcain, et, de plus, un voleur vomissant le feu. Maintenant
Aristote parle d’un vent appelé Caikias, qui a
le pouvoir d’attirer les nuages, et il cite le proverbe :
« que les hommes attirent à eux les malheurs comme
Caikias attire les nuages ». Partout au moins, les nuages
ce sont les vaches ou le bétail d’Indra, d’Hélios, de
Phoïbos et d’Héraclès, et au proverbe succéderait un
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