Page:Mallarmé - Les Dieux antiques.djvu/14

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la figure des dieux avant leur évanouissement. Ainsi se fait bien sentir, dans les gravures et le texte, la différence entre les mythes incarnés par l’art et les mythes expliqués par la science.

Pour y arriver, il a suffi de ne point mettre notre illustration, puisée aux sources les plus pures, en contradiction avec l’esprit du texte ; c’est-à-dire de la placer à propos.

Laissant au texte toute sa valeur, nous employons les dessins non comme venant à l’appui de la doctrine qu’ils nient jusqu’à un certain point, mais comme ajoutant, par leur choix, à l’intérêt et à la beauté du livre.

L’illustration traitée ainsi d’une façon toute décorative et ornementale, par fleurons et culs-de-lampe, semble demeurer un peu en dehors de l’écrit, tout en se mêlant à l’architecture même de l’ouvrage.

Pas une de ces figures qui ne soit la reproduction stricte d’une des grandes œuvres de la sculpture antique. Statues, bas-reliefs célèbres, qu’il sied à tout lettré de connaître aujourd’hui, ou médailles rares et camées, ont été recherchés scrupuleusement, à cause du commentaire artistique qu’ils apportent à notre œuvre.

Embelli et d’accord avec ses propres principes, le livre ainsi gagne doublement, aux yeux de l’amateur et de l’étudiant.

Non moins précieuses, pour l’intelligence moderne de la Fable, sont les citations de quelques-uns d’entre leurs