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L’HERMÈS GREC ET LE MERCURE LATIN.


Hermès. — Hermès, fils de Zeus et de Maïa (fig. 89), naquit de grand matin, dans une caverne de la colline Cyllénienne, et sommeilla paisiblement dans son berceau pendant deux ou trois heures. Sortant de la caverne, il trouva une tortue, la tua et de son écaille se fit une lyre, en fixant transversalement les cordes prises aux entrailles d’un mouton.

Son premier exploit, quand il eut fait sa lyre, fut d’aller, à l’heure où se couchait le soleil, aux collines pierriennes ; là paissait le troupeau de Phoïbos et il se prépara à emmener les bêtes à Cyllène, Craignant que leurs traces sur le sable ne trahissent son rapt, il les conduisit par des sentiers tortueux, de façon à ce qu’elles parussent retourner vaguement au lieu d’où il les ravissait ; ses propres pas, il les couvrit de feuilles de myrte et de tamaris. Un jour, rencontrant un pauvre vieillard travaillant dans une vigne près d’Onchestos, ce malin lui chuchota à l’oreille l’avertissement « de prendre garde de trop se rappeler ce qu’il venait de voir ». Hermès atteignit, quand se montra l’aube suivante, le fleuve Alphée ; et là, réunissant des morceaux de bois, il les frotta jusqu’à ce qu’une flamme éclatât.