Arès. — Arès, fils, selon certains contes, de Zeus et de Héré, est le dieu du bruit et du tumulte des combats, plutôt que de la guerre elle-même, à moins qu’on ne regarde la guerre simplement comme le désir de combattre, car il n’entre pas d’idée plus haute dans la notion générale d’Arès. Ce dieu change capricieusement de camp, et prend même plaisir à infester les hommes de maux et d’épidémies. La figure d’Arès ne nous apparaît pas d’une vraie hauteur dans la tradition grecque ; non : Arès a fréquemment le dessous et, quand il est blessé, sa clameur est aussi vaste que celle de neuf ou dix mille guerriers. Sa stature physique est donc énorme, et il possède une grande dimension corporelle : abattu sur le champ de bataille, son corps couvre, dit-on, de nombreux arpents de terrain (fig. 54).
Étudions comme toujours le nom du dieu : il vient de la même racine que le mot latin Mars et que les Maruts de la mythologie indienne, et signifie « moudre » ou « écraser ». À quoi ce nom s’appliqua-t-il d’abord ? Aux orages qui jettent la confusion dans les cieux et la terre ;