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Sous l’arbre




Dans le jardin fermé dès l’innocent outrage
L’arbre ancestral étend ses bras insidieux,
Et le poète au cœur profond, peuplé de Dieux,
En esprit rôde auprès du ténébreux ombrage.

L’archange intérieur qui tout bas l’encourage,
Le démon qui parfois transparait dans ses yeux,
Au secret des rameaux dormant pareils entre eux,
Ont dans son œuvre ensemble admiré leur ouvrage.

Et dans le vaste éden de l’art, autre univers
Accrû de siècle en siècle, aux seuils toujours ouverts,
Un labyrinthe appelle, épouvante et fascine.

Tout, couleur, hymne, encens, cri, frisson, le flambeau
Liturgique ou maudit, l’autel ou l’officine,
Autour d’un nom magique éclate en fleurs du Beau.


Léon Dierx