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niements de tous genres, jamais on ne touche à la prosodie. Toutefois la précaution parnassienne ne reste pas oiseuse : elle fournit le point de repère entre la refonte, toute d’audace, romantique, et la liberté ; et marque (avant que ne se dissolve, en quelque chose d’identique au clavier primitif de la parole, la versification) un jeu officiel ou soumis au rythme fixe.

Souci qui moindre pour un prince intellectuel du fond d’une lande ou des brumes et de la réflexion surgi, afin de dominer par quelque moyen et d’attribuer à sa famille, ayant attendu au delà des temps, une souveraineté récente quasi mystique — pesait peu dans une frêle main, creuset de vérités dont l’effusion devait illuminer — ne signifiait guère, sauf la particularité peut-être que nous professâmes, le vers n’étant autre qu’un mot parfait, vaste, natif, une adoration pour la vertu des mots : celle-ci ne pouvait être étrangère à qui venait conquérir tout avec un mot, son nom, autour duquel déjà il voyait, à vrai dire, matériellement, se rallumer le lustre, aujourd’hui discernable pour notre seul esprit. Le culte du vocable que le prosateur allait tant, et plus que personne, solenniser (et lequel n’est, en dehors de toute doctrine, que la glorification de l’intimité même de la race, en sa fleur, le parler) serra tout de suite un lien entre les quelques-uns et lui : non que Villiers dédaignât le déploiement