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son défaut que les plus beaux discours émanés de quelque bouche. À travers un nouvel état, sublime, il y a recommencement des conditions ainsi que des matériaux de la pensée sis naturellement pour un devoir de prose : comme des vocables, eux-mêmes, après cette différence et l’essor au delà, atteignant leur vertu.

Personne, ostensiblement, depuis qu’étonna le phénomène poétique, ne le résume avec audacieuse candeur que peut-être cet esprit immédiat ou originel, Théodore de Banville et l’épuration, par les ans, de son individualité en le vers, le désigne aujourd’hui un être à part, supérieur et buvant tout seul à une source occulte et éternelle ; car rajeuni dans le sens admirable par quoi l’enfant est plus près de rien et limpide, autre-chose d’abord que l’enthousiasme le lève à des ascensions continues ou que le délire commun aux lyriques : hors de tout souffle perçu grossier, virtuellement la juxtaposition entre eux des mots appareillés d’après une métrique absolue et réclamant de quelqu’un, le poëte dissimulé ou chaque lecteur, la voix modifiée suivant une qualité de douceur ou d’éclat, pour chanter.

Ainsi lancé de soi le principe qui n’est — que le Vers ! attire non moins que dégage pour son épanouissement (l’instant qu’ils y brillent et meurent dans une fleur rapide, sur quel-