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obstruction gratuite. Oui, le Livre ou cette monographie qu’il devient d’un type (superposition des pages comme un coffret, défendant contre le brutal espace une délicatesse reployée infinie et intime de l’être en soi-même) suffit avec maints procédés si neufs analogues en raréfaction à ce qu’a de subtil la vie. Par une mentale opération et point d’autre, lecteur je m’adonne à abstraire la physionomie, sans le déplaisir d’un visage exact penché, hors la rampe, sur ma source ou âme. Ses traits réduits à des mots, un maintien le cédant à l’identique disposition de phrase, tout ce pur résultat atteint pour ma délectation noble, s’effarouche d’une interprète, qu’il sied d’aller voir en tant que public, quelque part, si l’on n’aime rouvrir, comme moi, chaque hiver, un des exquis et poignants ouvrages de MM. de Goncourt ; car vous apprenez, quoique traîne et recule au plus loin de la cadence d’une phrase ma conclusion relative à l’un des princes des lettres contemporaines, tout cet artifice dilatoire de respect vise la si intéressante, habile et quasi originale adaptation qu’il fait lui-même du chef-d’œuvre. Au manque de goût, aisé de chuchoter des vérités que mieux trompette l’œuvre éclatant du romancier, cette atténuation : je réclame, point selon une vue théâtrale — pour l’intégrité du génie littéraire — à cause du milieu peut-être plus grossier encore, quand restitué, scéniquement, à l’existence d’où,