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La Grande-Bretagne, attendant, tient l’œuvre encore par là, un français fautif ou banal ; car le fait de la rédaction qui garda, traduite, une splendeur, n’emporte pas d’emblée l’excellence de l’original : suggérant même qu’issus dans leur idiome et avec peine unis au jet d’un autre, les pensers plus tard se sont, en retrouvant le moule naturel, eux, parfaits. Trêve de discussion extérieure : c’est, pièces en mains, qu’il faut parler. Oiseux ou intéressants, personne, des accidents spéciaux ici en jeu, n’exige dans le style une de ces coulées presque éternelles : où abondent les matériaux préparés par des générations quand, de siècle en siècle, se refond le discours. Quoi : une phraséologie correcte et par endroits égale au luxe de tableaux ou à quelque grandeur de sentiments ; l’équilibre entre l’imagination et le faire inclinant plutôt vers celle-là comme, chez beaucoup de prosateurs classiques, il relève du côté de celui-ci, bien. À peine si plusieurs anglicismes accusent de loin en loin un très léger malaise ; et d’autres évoquent-ils quelque charme. Seule erreur avec plus de fréquence consacrée qu’à la lecture de nos maîtres les modèles, une confusion atteignant le possesseur ou le relatif, dans les pronoms comme son, sa, ses, et il, elle, la, lui, etc. Pardon ! et (pour clore) pareil tort dépend de certaines conditions grammaticales de l’Anglais mal oubliées, ainsi que d’une trop stricte obédience chez quelqu’un du dehors à nos règles empiriques. Rien n’absout